Prothèse de genou: quand opérer ?
Page revue le 22 février 2022
Si vous avez une arthrose du genou qui commence à devenir handicapante, limitant votre périmètre de marche, la pose d'une prothèse peut vous aider et stopper l'évolution.
Une question souvent posée : faut-il que je me fasse opérer ? Il n'y a aucun risque à ne pas être opéré. Sauf de rester douloureux et de voir sa gène fonctionnelle augmenter... La question est plutôt QUAND faut-il se faire opérer ? et rien n'empêche d'attendre un peu et de prendre tranquillement sa décision.
La prothèse de genou vise à remplacer le cartilage usé au niveau de l'articulation. Si c'est une intervention fréquente (50 000 prothèses de genou sont posées chaque année en France), il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une intervention relativement lourde. Elle présente des risques de complications comme toute intervention chirurgicale. Etant souvent pratiquée chez un sujet âgé, s'y associent des risques liés à l'âge et aux pathologies propres du patient.
Mais c'est une intervention bien réglée avec une reprise de la marche le soir même ou le lendemain. Chez un(e) patient(e) en bonne santé pour son âge, la pose d'une prothèse du genou reste une intervention qui vaut le coup si le (la) patient(e) est vraiment handicapé(e).
Trois critères sont nécessaires pour le chirurgien :
La gène fonctionnelle est un critère très important : douleurs handicapantes, périmètre de marche réduit, douleurs nocturnes, grosse déformation,... et cela malgré le traitement médical.
L'usure du cartilage articulaire doit être nette sur la radio debout avec un pincement complet entre fémur et tibia.
L'état général du patient joue un rôle important dans la décision et c'est l'anesthésiste qui précisera le risque médical de l'intervention et donnera le "feu vert".
Et le patient ?
Quels sont les critères sur lesquels je peux prendre la décision de me faire opérer ?
La durée de vie de la prothèse: mais est-ce un critère ?
Une prothèse de genou dure en moyenne entre 15 et 20 ans, voire plus . Quelquefois, cette durée de vie est écourtée, suite à une complication comme une infection, un descellement ou une malposition qui peuvent entraîner une usure plus rapide et la reprise de la prothèse. Des facteurs peuvent être aussi liés au patient lui-même (obésité) ou au genou lui même (grosse déformation).
En pratique, il est impossible d'affirmer à un patient précis que sa prothèse durera x années ; c'est l'avenir qui le dira.
L'efficacité du traitement médical
Elle permet de repousser la date de la chirurgie: il faut essayer les différentes possibilités (médicaments, injections intra-articulaires de corticoides, acide hyaluronique (viscosupplementation) ; rééducation ; exercices quotidiens ; port de semelles; genouillères,...).
Ce traitement permet parallèlement de se faire à l'idée de l'intervention et de voir grandir sa motivation.
Puis vient le moment où ce traitement ne suffit plus ...
En pratique
- Facteurs poussant vers l'intervention : douleurs handicapantes au quotidien, les difficultés grandissantes en particulier pour monter et surtout descendre des marches, la déformation de la jambe (surtout si elle est en X), surtout l'effet de moins en moins net des médicaments et des injections.
- Facteurs freinant la décision du patient : peur de la douleur post-opératoire, de quitter son domicile, peur de la rééducation, d'être obligé d'aller dans un centre de rééducation, peur des complications bien sûr,.. (rôle du chirurgien et de l'anesthésiste pour répondre à ces inquiétudes bien normales).
Et un jour, je prends ma décision!
Je sais que le chirurgien est d'accord pour m'opérer et j'ai confiance en lui. Il m'a expliqué le principe de l'intervention, les risques ( et ce que toute l'équipe va faire pour les éviter) ; il est joignable et cela me rassure ; cela permettra d'être accompagné(e) et de dépister rapidement un début de complication s'il devait y en avoir. J'en ai assez de souffrir ; les médicaments ne me font presque plus rien ou je ne peux plus les prendre. Je sens que je suis en train de prendre ma décision...
Dr. J.E. Perraudin
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