Prothèse partielle du genou

La prothèse partielle du genou (ou prothèse unicompartimentale) remplace uniquement la zone usée, arthrosique du genou tout en préservant le reste de l’articulation et les ligaments.

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Qu’est-ce qu’une prothèse partielle du genou ?

Dans une prothèse partielle du genou, seule la partie de l’articulation atteinte par l’arthrose est remplacée :

  • très souvent le compartiment interne (fémoro-tibial médial),
  • parfois le compartiment externe,
  • plus rarement le compartiment fémoro-patellaire (entre la rotule et le fémur).

Le reste du genou est conservé, en particulier les ligaments croisés, qui continuent d’assurer la stabilité. L’objectif est de soulager la douleur tout en gardant une cinématique du genou la plus naturelle possible.

Concrètement, de petites pièces métalliques et un insert en polyéthylène sont fixés sur l’os à la place du cartilage détruit, pour recréer une surface articulaire régulière.

Dans quels cas proposer une prothèse partielle ?

La prothèse partielle est une option intéressante, mais elle ne s’adresse pas à tous les genoux arthrosiques. Elle est envisagée lorsque plusieurs conditions sont réunies :

  • Arthrose limitée à un seul compartiment du genou (interne, externe ou fémoro-patellaire).
  • Ligaments croisés intacts et en particulier le ligament croisé antérieur (LCA).
  • Absence de déformation supérieure à 10° du genou.
  • Pas de flessum (perte de l'extension complète).
  • Un poids supérieur à 90 kg est en général considéré comme une contre-indication.
  • Douleurs handicantes malgré un traitement médical et une rééducation bien conduits.

L’indication se pose au cas par cas, après examen clinique et imagerie (radiographies, parfois IRM ou scanner) pour vérifier que le reste du genou est peu ou pas atteint.

Si l’arthrose touche plusieurs compartiments ou s’il existe une rupture du ligament croisé, une prothèse totale du genou est le plus souvent plus adaptée. Parfois on peut discuter une reconstruction du ligament croisé antérieur suivi de la pose d'une prothèse unicompartimentale '

Avantages et limites de la prothèse partielle

Les principaux avantages

  • Conservation d’une partie du genou : cartilage sain, ligaments croisés et structures non atteintes sont préservés.
  • Intervention souvent moins lourde qu’une prothèse totale : incision plus limitée, moindre perte osseuse.
  • Récupération initiale plus rapide dans de nombreux cas, avec une reprise plus précoce des activités quotidiennes simples.
  • Parfois une flexion un peu meilleure et une sensation de genou plus « naturel », selon les patients.

Les limites et points de vigilance

  • La prothèse ne traite qu’une partie du genou : si l’arthrose progresse dans les compartiments restés intacts, de nouvelles douleurs peuvent apparaître avec le temps.
  • L’indication doit être très rigoureuse : un genou trop abîmé ou instable n’est pas un bon candidat.
  • Comme toute prothèse, elle expose à des risques de complication (infection, raideur, descellement, phlébite…).
  • Il peut être nécessaire, à distance, de convertir la prothèse partielle en prothèse totale si l’arthrose s’étend ou si la prothèse se descelle ou s'use.

Comment se déroule l’opération ?

Avant l’intervention

  • Bilan préopératoire complet (consultation d’anesthésie, bilan sanguin…).
  • Explication des objectifs, des bénéfices attendus et des risques possibles de la prothèse partielle.
  • Mise en route d’un programme d’autorééducation, à commencer idéalement avant l’opération.

Pendant l’intervention

  • Anesthésie locorégionale et/ou générale, selon votre dossier et l’avis de l’anesthésiste.
  • Incision à l’avant du genou, accès au compartiment malade, préparation osseuse très précise.
  • Mise en place de la prothèse (pièce fémorale, pièce tibiale et insert en polyéthylène).
  • Vérification de la mobilité, de la stabilité et de l’alignement du genou avant la fermeture.

Durée d’hospitalisation

La durée de séjour est généralement de quelques jours, selon votre état général, votre autonomie et l’organisation de la rééducation. Dans certains cas sélectionnés, une prise en charge en ambulatoire ou en hospitalisation courte peut être envisagée.

Suites, rééducation et résultats

Les premiers jours

  • Le lever et la marche débutent en général rapidement, avec des béquilles.
  • La douleur est anticipée et traitée par des médicaments adaptés pour permettre une rééducation efficace.
  • Travail précoce sur la mobilité (flexion / extension) et la confiance dans le genou.

Rééducation et autorééducation

La rééducation associe des séances avec un kinésithérapeute et des exercices d’autorééducation à faire chez vous. Les objectifs sont :

  • récupérer une bonne flexion et extension,
  • renforcer les muscles de la cuisse (quadriceps, ischio-jambiers),
  • retrouver une marche fluide et équilibrée,
  • reprendre progressivement les activités de la vie quotidienne.

Résultats attendus

Le but principal est une diminution nette des douleurs liées à l’arthrose du compartiment atteint et une amélioration de la fonction du genou (marche, escaliers, activités courantes).

Le délai pour se sentir vraiment à l’aise est variable d’un patient à l’autre, mais il faut souvent compter plusieurs mois pour que le genou trouve son équilibre définitif, même si les progrès sont souvent rapides les premières semaines.

Dans les bonnes indications, la durée de vie d’une prothèse partielle est globalement proche de celle d’une prothèse totale, mais elle dépend aussi de l’âge, du poids, du niveau d’activité et de l’évolution de l’arthrose dans le reste du genou.

Prothèse partielle ou prothèse totale ?

Le choix entre prothèse partielle et prothèse totale ne se fait pas uniquement sur une radiographie. Il dépend de :

  • l’étendue réelle de l’arthrose,
  • la qualité et la stabilité des ligaments,
  • la morphologie de votre genou et de vos axes,
  • votre niveau d’activité et vos attentes,
  • votre âge et votre état général.

Dans certains cas, la prothèse partielle permet de conserver un genou plus « naturel » et offre une récupération plus rapide. Dans d’autres, la prothèse totale apporte un résultat plus fiable et plus durable.

L’objectif est de choisir la solution la plus cohérente avec votre genou réel et vos projets de vie, après une discussion détaillée avec votre chirurgien.

Questions fréquentes sur la prothèse partielle du genou

Dans quels cas une prothèse partielle est-elle préférable à une prothèse totale ?

La prothèse partielle est plutôt indiquée lorsque l’arthrose est strictement limitée à un compartiment du genou, que les ligaments sont intacts et que l’on souhaite préserver le plus possible les structures saines. Si plusieurs compartiments sont atteints, la prothèse totale sera en général privilégiée.

La récupération est-elle vraiment plus rapide avec une prothèse partielle ?

Dans de nombreux cas, la récupération initiale peut être plus rapide : incision plus limitée, moindre agression osseuse, genou parfois ressenti comme plus « naturel ». Mais cela reste très variable d’un patient à l’autre et dépend surtout de votre état avant l’opération et de votre engagement dans la rééducation.

Pourrai-je reprendre le sport après une prothèse partielle du genou ?

Les sports doux (marche, vélo, natation…) sont généralement possibles après la rééducation, sous réserve de l’avis de votre chirurgien. Les sports à fort impact ou pivots (course intensive, sports de contact, sports avec changements brusques de direction) doivent être discutés au cas par cas.

Que se passe-t-il si l’arthrose progresse dans le reste du genou ?

Si l’arthrose apparaît ou s’aggrave dans les compartiments restés intacts, des douleurs peuvent réapparaître avec le temps. Il est parfois nécessaire de convertir la prothèse partielle en prothèse totale. Cette conversion reste une chirurgie de reprise, mais elle est en général techniquement réalisable.

La prothèse partielle a t'elle la même durée de vie qu’une prothèse totale ?

Non, la durée de vie est statistiquement plus courte [3] Sa longévité dépend toutefois de nombreux facteurs : âge, poids, niveau d’activité, qualité osseuse et évolution de l’arthrose dans le reste du genou.

Références

  1. Article ou série sur les résultats de la prothèse unicompartimentale du genou à moyen et long terme. À compléter selon vos références habituelles.
  2. Recommandations de sociétés savantes (SOFCOT, EFFORT…) sur la prise en charge de l’arthrose du genou et les indications de prothèse partielle.
  3. Niinimaki, T., et al. (2014). “Unicompartmental knee arthroplasty survivorship is lower than TKA survivorship: a 27-year Finnish registry study.” Clin Orthop Relat Res 472(5): 1496-1501. ↩ retour au texte